Tanzanie
L’afflux des réfugiés met la pression sur Nyaragusu, le principal camp du HCR en Tanzanie qui accueille les Burundais.
La population du camp de Nyaragusu a quasiment doublé depuis le début de l’année. Sur les 93 000 personnes déjà présentes dans l’immense camp de réfugiés, près de 67 000 autres se sont ajoutées. Une grande majorité de ces nouveaux venus sont des Burundais qui fuient les violences qui se sont multipliées depuis le mois d’avril 2015 dans leur pays. Pour ceux qui arrivent fraîchement comme la famille Kamza, ils sont redirigés vers le camp de Nduta, l’un des trois mis en place par les autorités tanzaniennes et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Nestor et sa femme qui vivaient d’agriculture et de petits métiers dans leur pays se disent reconnaissants d‘être là. Ils ont eu droit à une tente individuelle. C’est la première fois qu’ils ont droit à une vie privée depuis qu’ils ont quitté le Burundi il y a six mois. « Je suis effectivement contente parce que nous étions vraiment démunis au Burundi, se félicite Godriva Kamza. J’ai vraiment été heureuse lorsque nous sommes arrivés ici. Cela nous donne l’espoir que nous pouvons tout reprendre à zéro. »
Besoins d’argent
La mise en place de nouveaux camps de réfugiés s’est imposée aux agences humanitaires qui travaillent en Tanzanie. Jusqu‘à 1500 personnes continuent à arriver chaque jour au camp de Nyaragusu, le troisième plus grand au monde en terme démographique. En plus des Congolais, de plus en plus de Burundais sont accueillis ici alors que la situation politique se dégrade dans leur pays au fil des semaines. Le 11 décembre dernier, des hommes armés ont attaqué une base militaire tandis qu’au moins 90 personnes ont été tuées selon Reuters.
Urgent action needed to prevent descent into catastrophic violence in Burundi https://t.co/xSL0R4IlVr #burundicrisis pic.twitter.com/NB1c6umcwL
— UNICEF (@UNICEF) December 15, 2015
Pour les réfugiés, le chemin de l’exil est parfois périlleux. La famille Kamza dit par exemple avoir vécu des moments difficiles à la frontière avant d’entrer en Tanzanie. Hector, le père raconte qu’ils sont « tombés dans les mains des voleurs » qui leur ont pris tous leurs biens. Les agences humanitaires sur le terrain ont fait savoir qu’il leur faudrait 300 millions de dollar pour faire face à l’arrivée massive des réfugiés burundais. Pour l’instant apprend-on, moins du tiers de cette somme a déjà été réuni.
Les nouveaux camps ne sont qu’une solution provisoire pour les réfugiés. Ils espèrent toutefois que les querelles politiques à Bujumbura ne dégénèrent pas en guerre civile. Une crainte déjà exprimée par le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme.
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